L'En Dehors quotidien anarchiste individualiste
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Entrevue spéciale avec BERURIER NOIR
Lu sur Zone.mondiale : [NB : L'interview est disponible, avec une meilleure mise en forme, au format PDF : Interview PDF ] ![]() PariA : Comprenez vous que les anciens combattants, les trentenaires, ceux qui ont grandi pendant les années 80 au son des guitares électriques et des boites à rythmes, expriment un douloureux sentiment de trahison, d'amoureux déçus ? Par rapport à l'image intègre du groupe... Bob : le coté intouchable... François Beru : la ligne de conduite, ce coté intègre et tout ça, c'est quelquechose que j'ai toujours contesté dans le groupe parce que ca nous a mis dans un carcan. C'est pour ca que je dis qu'à la fin du groupe, le groupe c'était une aberration. Il fallait éclater le carcan. Il y avait sans doutes ça (le coté intègre), mais y'avait pas que ça. A l'époque on parlait de faire un genre de coup d'état culturel, de s'imposer... PariA : c'est plus à l'ordre du jour ? François Beru : je penses que c'est ce qu'on va faire. PariA : non mais comme tu en parles au passé... François Beru : j'en parles au passé parce que c'était un échec et que c'est plus à nous de le faire, tout les groupes qui se plaignent " oh ca marche pas, oh les berus ont laché l'affaire ", allez vous faire foutre ! Parce franchement ce qu'on a fait en 1983 à deux, tout le monde peut le faire, alors après c'est de l'énergie, c'est se mettre en danger, c'est s'engager, si les gens sont pas capable de le faire, voilà quoi... On s'est mis en danger, personne à l'époque chantait " la jeunesse emmerde le front national " et on a eu des emmerdes avec un peu tout le monde avec ça. Moi je dis c'est aux gens de s'investir, le mec qui dit " ah moi ca marche pas, c'est pas facile aujourd'hui ", démerde toi mon pote. Y'a toujours moyen de faire quelquechose. La preuve avec le site internet, nous on a été émerveillés avec votre site. Parce que c'est des gens qui nous ont rien demandé. Après j'ai dit à Farid " putain les RG ils ont rien de mieux à faire, ils ont fait un site beru ! ". Ils se déguisent bien, ils sont balèzes hein ?(rires) Après Farid, il m'a dit " tain t'es con, c'est pt'etre ça ! "(rires) PariA : Allez hop police là, tout le monde contre le mur ! (rires) François Beru : Y'a toujours moyen comme dit Beber (nda : François Bergeron) avec 3 trucs aujourd'hui, avec un home studio par exemple, à faire du buzz et des trucs qui sont déments. Pour revenir sur ta réflexion par rapport aux trentenaires, on était dans une époque particulière, dans un monde bipolaire, où on s'est arrêté quand le mur de berlin a été cassé. Et les 10 dernières années, c'est une espèce de trou noir. Y'a eu la guerre en Yougoslavie, la guerre du Golfe, beaucoup de gens ont vécu cette époque " bizarre ". Aujourd'hui alors y'a ce coté " altermondialiste ", qui part dans tous les sens et qui forcément est pas très cohérent. Ce que je veux dire par là, on a changé d'époque et donc soit tu restes complètement conservateur sur ta petite époque " moi je suis un vétéran de l'affaire " soit tu dis " moi j'ai évolué, aujourd'hui j'écoute de la techno, les bérus j'en ai rien à foutre " ou alors " moi ca m'a influencé pour ça ", je considère qu'il faut être dans son temps, on est obligés de réagir par rapport au temps qui nous est donné, on est presque conditionné par ça. PariA : sans etre aussi radical, y'a une espèce de paradoxe entre une joie mélée... François Bergeron : c'est comme une histoire avec ta meuf, elle peut se barrer, elle t'appartient pas François Beru : ouais et là elle est revenue (rires) bon elle a quelques dents en moins François Bergeron : on va la maquiller pour que ca se voit pas (rires) Farid : comme tu disais tout a l'heure, y'a ce coté amoureux décus qu'on comprend bien François Beru : mais la musique elle nous appartient plus, ca c'est clair et net. PariA : Berurier Noir 2003, ça donne quoi ? François Beru : on est un groupe de transe (rires) mais ce mot transe c'est une boutade, quand on a fait le DVD, quand on vu les images de cet autisme primaire, moi je chantais, je savais pas ce que faisait bol, je savais à peu près ce que faisait loran, je savais pas ce que faisait helno, je savais pas ce que faisait les titis, et les titis pareil, elles savaient pas ce qu'on faisait non plus... C'est tout ça qui a donné cette explosion. Y'avait pas de super concertation, on savait à peu près, mais y'avait vraiment une liberté d'action totale, tout en même temps le paradoxe d'essayer de garder le contrôle sur le public et la façon de gérer l'affaire. Y'a ce coté catharsis, faire sortir de soi tout les traumatismes du passé comme une cure de désintox, et en même temps ce coté transe... Moi j'aime bien cette idée de déformation, pour pas que les gens restent accrochés sur une image du passé. On va surtout pas faire comme on a fait l'Olympia. Maintenant on va essayer d'avoir une communication avec le public pour qu'il se passe quelque chose. Mais ca : point d'interrogation... On sait pas si on est capables, on sait meme pas si on est capables de jouer un morceau sans se péter le pancréas... (rire) Non mais la vérité elle est là. PariA : A quoi va ressembler le spectacle à Rennes ? François Beru : Il y aura une base rythmique avec Jean-mi boites à rythmes/sample sur scène... Bob : Y'aura Stefan Eicher bien sur ? François Beru : Ouais, il sera road de scène si tout va bien ou il roulera les pétards dans les loges s'il veut (rires) P : Y'a eu un beau dessin de Chester là dessus François Beru : Ouais c'était pas mal (rires) donc y'aura Loran, y'aura Masto, moi je sais pas encore (rires), y'aura sans doutes Jojo, la petite Titi et puis quelques invités comme Pascal Kung Fou qui vont intervenir sur le spectacle. PariA : y'aura 2 saxos ? François Beru : à un moment donné... Le spectacle est en construction, c'est à dire aujourd'hui on a à peu près ça comme groupe, y'a peut etre des gens qui vont s'incruster... PariA : y'a pas de nouvelles têtes ? François Beru : Si y'a Nilos, mais c'est plutot une vieille tête. (rires) C'est un pote à Loran, qu'il a ramené d'une grotte (rires) et il va nous faire un truc hallucinatoire au rappel. J'en dis pas plus. PariA : Le Mouv fait une couverture radio sur les Transmusicales, vous savez si le concert va être retransmis ? François Beru : Ca été une des grosses négociations avec les Trans. On a autorisé les télés locales et pour le Mouv je crois qu'ils ont droit à 2 titres. Parce que comme on fait une captation (audio et vidéo) par nous mêmes, on veut contrôler tout ce qui est image. On a dit " niet " à France Télécom par exemple pour la retransmission sur le net. PariA : Techniquement vous auriez eu les moyens et les compétences pour le mettre en place vous l'auriez fait ? Farid : En indépendant ? Avec nos ordinateurs ? Evidemment ! Là c'est pas jouable mais l'idée est super intéressante. Tu touches plein de personnes, je trouve ça bien... Celui qui a pas de thune et qui est en province, ben il a son ordinateur, il peut aller sur internet... PariA : bon après c'est paradoxal parce que les gens ils vivent leur culture chez eux, sans se bouger, sans se déplacer, mais bon... François Beru : C'est pour les Otakus (rires) ![]() PariA : Il y aura un enregistrement du concert ? Farid : Oui et pour la petite anecdote, ca sera la même équipe qui était avec François Bergeron à l'Olympia. Et il y aura une équipe indépendante pour la captation du son. PariA : Et après ca va être diffusé comment ? Farid : Après c'est après, y'a le label qui va se mettre en place, on va réfléchir à tête reposée. PariA : y'a un futur envisagé ou envisageable après le concert de Rennes ? François Beru : y'a un truc dont on veut pas trop parler qui va sortir dans le courant de l'année... un numéro zéro... Farid : on peut dire que ce sera pas seulement que Berurier Noir en plus... PariA : Si vous poursuivez BxN que vont devenir vos autres projets parallèles ? François Beru : c'est une grande question. J'en sais rien. Loran il joue dans Spartacus aussi. Moi je devais faire un 2e album avec les anges déchus, on a des titres en préparation. Mis à part tout ça, on a chacun notre vie privée, Loran a des enfants, Masto a des enfants, et puis moi je veux en avoir (rires). On verra. Maintenant on a tous 40 ans, on pensait qu'on s'était tous assagis et en fait on est encore plus contradictoires et bordéliques (rires). PariA : Après 89, vous avez vu quelqu'un... François Beru : un psychiatre ? (rires) Une thérapie de 14 ans ! (rires) PariA : non, je voulais dire quelqu'un comme héritier et continuateur de l'esprit juste après 89 ? François Beru : Y'a des éléments que tu retrouves dans la scène hip-hop... Maintenant j'aime pas trop parler de ça parce que ca veut dire que tu as créé un truc. Moi je crois que les Bérus c'était un truc unique, j'ai pas vu d'autres groupes qui faisait ce genre de choses. Ce coté Comedia Del Arte, ce coté bizarre, c'est pas que je veux me vanter, mais c'est un truc qu'on a fait et que j'ai pas revu. Et c'est vrai que si c'était fait par quelqu'un d'autre, ca ressemblerait à une copie. C'est pour ca que je parle de transformation et on va esssayer de faire quelquechose de plus puissant, avec les moyens qu'on a. A l'époque on avait pas trop de moyens, même au niveau technique, c'était limité. Bob : Quand tu vois Didier Wampas, Manu Chao, ce qu'ils sont devenus, ca t'inspire quoi ? François Beru : Moi le rock m'a jamais intéressé. Enfin j'aime bien le rock'n roll mais je voulais pas devenir une star de rock. Et on est devenus des stars de l'alternatif. J'ai de très bons souvenirs quand on était avec Loran dans le kiosque à musique à Nation et qu'il y avait très peu de personnes, un public populaire qui hallucinait en disant " c'est quoi ce truc ? " PariA : Ca va etre dur de retrouver ça... François Beru : Exactement, c'est pour ça qu'après ca a posé un problème. C'est aussi pour ça que je parlais de l'étranger, parce que tu seras face à un autre public. PariA : y'a quelquechose qui vous regrettez de n'avoir pas fait avec le groupe ? François Beru : Ben on s'est arrêté en cours de route. Tout ce qu'on a dit, on l'a pas fait. Bob : Frustrant non ? (rires) François Beru : C'est ce que je disais à Loran, un groupe comme les Ogres de Barback ils ont fait tout ce que les Bérus n'ont pas fait. Ils ont fait un chapiteau, ils se sont autogérés, ils ont fabriqués leurs cds, ils ont vendus sur place, nous on était incapables de faire ça. Le jour où on s'est posé la question sur comment évoluer, c'est à dire devenir une sorte d'Archaos du rock en 89, on a vite plier les bagages. C'est niet, y'avait 2 orientations dans le groupe et on s'est séparés. PariA : y'a t'il quelquechose que vous regrettez d'avoir fait avec BxN ? François Beru : Non y'a aucuns regrets. Bob : même les télés ? François Beru : Non je penses qu'on est comme on est. Si on se plante, on se plante. Y'a pas à regretter. Simplement tirer des lecçons. Tu peux pas regretter, sinon on regrette tout, sinon moi je regrette toute ma vie entière... déjà je regrette d'être né alors bon... On a pas a regretter, au contraire, c'est une aventure qui nous a portée, qui nous a nourrie intellectuellement et alimentairement, c'est un ensemble, ca a dépassé toutes nos espérances...On a fonctionné dans l'urgence tout le temps. On était dans l'histoire, on pouvait même pas la regarder, on savait même pas quel impact ca pouvait réellement avoir. On a jamais eu de recul. C'est peut être seulement maintenant en faisant le DVD qu'on a eu un peu de recul en se disant : c'est fort quand même ! Pour nos amis québecois : Quand on a dit on fait le concert des Trans, on s'est dit la seule option qu'on se donnera, c'est peut être de faire un truc à Montréal parce qu'on un super bon souvenir de ce qu'on a fait mais rien n'est déterminé au jour d'aujourd'hui. Mais pourquoi pas ? Qu'ils patientent, rien n'est impossible... Tout dépend de ce qu'on va faire le 4 décembre. Et de notre état d'esprit, tous ensembles si on a envie de faire quelquechose. http://berurier-x-noir.org/ Mis en ligne par libertad, le Vendredi 5 Décembre 2003, 11:33 dans la rubrique "Culture".
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