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OGM et pollution génétique
Lu sur Construire un monde solidaire : "Les plantes transgéniques contiennent des gènes qui y ont été transférés à partir d' espèces avec lesquelles elles n'ont aucun lien de parenté. Les gènes peuvent provenir de bactéries, de virus, d'autres plantes ou même d'animaux. Si ces gènes « étrangers » se transfèrent à leur tour dans d'autres organismes, cela produit une pollution ou une contamination du patrimoine génétique naturel. La contamination génétique peut se produire dans quatre situations :
Contrairement à d'autres formes de pollution,la contamination génétique est susceptible de se multiplier au fur et à mesure que les plantes et les micro-organismes poussent et se reproduisent. La présente note fait le point sur les connaissances et les preuves relatives aux risques des cultures transgéniques expérimentales et commerciales.
Contamination de l'environnementLes plantes conventionnelles cultivées aujourd'hui ont été élaborées par des générations d'agriculteurs et de producteurs à partir d'espèces sauvages. Dans le cas des plantes transgéniques, ce croisement peut impliquer le transfert de gènes étrangers(« flux génétique ») vers les plantes sauvages apparentées. La probabilité d'une hybridation dépend de la compatibilité des deux espèces en présence et de la performance de l'hybride (sa capacité à pousser et à se reproduire). Ainsi :
Si une contamination se produisait, non seulement le patrimoine génétique serait irrémédiablement modifié(avec des conséquences encore inconnues),mais l'acquisition des caractéristiques de la plante transgénique pourrait transformer les plantes sauvages en « super mauvaises herbes » que les agriculteurs auraient beaucoup de mal à éradiquer. Les plantes résistantes aux substances chimiques qui détruisent les mauvaises herbes (herbicides),résistantes aux insectes et résistantes aux maladies. La probabilité d'une pollution génétique est particulièrement élevée dans le cas du colza, dont la capacité à se croiser avec des espèces apparentées sauvages, très répandues en Europe, est bien connue. Les partisans des plantes transgéniques prétendent que toute contamination sera anecdotique et que la résistance aux herbicides ne donnera pas d'avantage aux plantes sauvages qui ont donc peu de chances de survivre et de se répandre. Des études ont pourtant démontré que les gènes de résistance aux herbicides n'influent pas négativement sur les chances de survie et que les hybrides peuvent être plus adaptés que prévu, et améliorer leur adaptation au fil des générations.
Contamination de l'alimentationLes plantes transgéniques se croisent encore plus facilement avec les plantes nontransgéniques de la même espèce poussant à proximité, pouvant entrainer ainsi la contamination génétique de l'alimentation des humains et des animaux. Les essais expérimentaux de petite échelle se sont avérés peu informatifs pour prévoir les conséquences d'une culture de colza à grand échelle. La contamination du miel par du pollen transgénique est inévitable si les abeilles qui le produisent ont butiné des plantes transgéniques.Les abeilles peuvent se déplacer sur de longues distances dans leur quête de pollen. La contamination de produits nontransgéniques conventionnels ou biologiques menace l'approvisionnement en aliments non-transgéniques, pour lesquels les consommateurs du monde entier ont pourtant montré leur préférence. Une étude de 2001 a révélé que 70% des citoyens européens ne veulent pas d'aliments transgéniques. La contamination génétique menace aussi la survie des agriculteurs conventionnels et biologiques, qui peuvent se retrouver avec des produits invendables sans y être pour quoi que ce soit.
Retour à l'état sauvageEn plus de pouvoir contaminer les plantes sauvages et les cultures non-transgéniques par croisement, les semences des plantes transgéniques elles-mêmes peuvent poser des problèmes. Les problemes de contamination de cultures conventionnelles par des cultures OGM sont la réalité. Il ne s'agit pas que d'une contamination du produit mais aussi de l'apparition de mauvaises herbes spontanées posant de nombreux problèmes. Les semences peuvent aussi être disséminées lors du transport des plantes transgéniques du champ vers d'autres parties de l'exploitation agricole,ou se planter dans le bas-côté des routes quand elles sont transportées pour être stockées ou transformées. Les populations sauvages de colza sont courantes et peuvent survivre de nombreuses générations. Si ces plantes transgéniques persistent dans l'environnement, elles ne causeront pas seulement un problème de mauvaise herbe mais deviendront une source perpétuelle de contamination génétique des cultures et des plantes sauvages.
Transfert aux micro-organismesLes micro-organismes ont l'incroyable capacité de se transmettre leurs gènes entre eux. Ce mouvement de matériaux génétiques entre organismes est connu sousle nom de « transfert horizontal »,pour le différencier du « transfert vertical » entre une génération et la suivante lors de la reproduction sexuée. La question qui se pose aujourd'hui consiste à savoir si les gènes étrangers des plantes transgéniques peuvent passer dans les micro-organismes présents dans le sol ou dans les intestins des animaux mangeant de la nourriture produite à partir de plantes OGM. Des observations en laboratoire ont montré que les gènes peuvent se transférer des matériaux génétiques de plantes aux bactéries,et que l'ADN peut persister pendant des mois dans le sol. La fréquence du transfert de gènes des plantes vers les bactéries est probablement très faible,bien inférieure à celle du transfert vers d'autres plantes par le biais du pollen, bien que par manque de données issues de la recherche,on ne peut pas exclure cette possibilité. Les conséquences du transfert de gènes de résistance aux antibiotiques,en particulier, pourraient être graves. De nombreuses plantes transgéniques contiennent des gènes conférant une résistance aux antibiotiques (dont la néomycine,la kanamycine,l'ampicilline,la streptomycine et la spectinomycine) qui servent de « gènes marqueurs » indiquant si une procédure de modification génétique a été couronnée de succès ou non. Si ces gènes se transféraient à des organismes à l'origine de maladies,cela pourrait diminuer ou annuler l'efficacité des traitements antibiotiques. Cela pourrait se produire si les gènes étaient récupérés par des micro-organismes dans le sol ou dans les intestins d'un animal ayant mangé des plantes transgéniques, et s'ils se transmettaient ensuite à des bactéries nocives. Bien que le transfert de gènes d'un matériau végétal vers une bactérie soit rare, l'échange entre micro-organismes est chose courante.
Une seule solution, la préventionIl devient évident que la pollution génétique n'est pas un problème qui peut être circonscrit et que plus on fera de cultures transgéniques,plus les risques seront grands. Au Canada, par exemple, des plantes transgéniques spontanées résistantes à différents herbicides sont apparues après seulement cinq ans de culture commerciale. Ceci ouvre la perspective d'un usage accru de substances chimiques nocives pour les détruire. Autre exemple : la contamination de l'alimentation humaine par une variété de maïs transgénique connue sous le nom de StarLink, produite par Aventis. En 2000,on en retrouve aux Etats-Unis,dans des tacos,alors que son utilisation est interdite pour l'alimentation humaine. Ce maïs ne devait être utilisé que dans l'alimentation animale, vu les incertitudes qu'on a quant à son possible caractère allergénique pour l'être humain18 . La contamination semble être due à la combinaison de deux facteurs. Tout d'abord, la séparation après récolte entre le StarLink et les variétés de maïs conventionnel n'a pas été faite correctement. Ensuite,la contamination par croisement avec des variétés de maïs non-transgéniques a eu lieu parce que les agriculteurs ne connaissaient pas,ou n'ont pas respecté,les distances de séparation destinées à empêcher les contaminations. Cela fait seulement six ans que des semences transgéniques sont vendues aux agriculteurs, et pourtant il y a de plus en plus de cas de contamination génétique. Les insectes et le vent répandent le pollen sur des kilomètres ; les agriculteurs ne suivent pas toujours les mesures préconisées pour réduire les risques de contamination ;et les plantes et les microorganismes,qui sont vivants, se reproduisentet se multiplient. Ces faits, ainsi que l'irréversibilité des dégâts susceptibles d'être causés à l'environnement et la biodiversité,font que Greenpeace est opposée à la dissémination de tout organisme transgénique dans l'environnement. louison Références1 Eber F., Chèvre A-M., Baranger A., Vallee P., Tanguy X. et Renard M. (1994), « Spontaneous hybridisation between a male-sterile oilseed rape and two weeds », Theoretical and Applied Genetics 88 :362-368. 2 Lefol E., Danielou V., Darmency H., Boucher F., Maillet J. et Renard M. (1995), « Gene dispersal from transgenic crops. I. Growth of interspecific hybrids between oilseed rape and the wild hoary mustard », Journal of Applied Ecology 32 :803-808. 3 Ghosh Dastidar N. et Varma N.S. (1999), « A study of intercrossing between transgenic B.juncea and other related species »,actes du 10ème Congrès international du colza, Canberra, Australie. Consultable sur www.regional.org.au/au/gcirc/4/244.htm. 4 Spencer L.J. et Snow A.A. (2001), « Fecundity of transgenic wild-crop hybrids of Cucurbita pepo (Cucurbitaceae) : implications for crop-to-wild gene flow », Heredity 86 :694-702. 5 Snow A.A., Andersen B. et Bagger Jorgensen R. (1999), « Costs of transgenic herbicide resistance introgressed from Brassica napus into weedy B.napa », Molecular Ecology 8 :605-615. 6 Hokanson S.C., Grumet R. et Hancock J.F. (1997),« Effect of border rows and trap/donor ratios on pollen-mediated gene movement », Ecological Applications 7 :1075-1081. 7 Rapport écrit d'Advanta Seeds UK au comité de l'agriculture de la Chambre des communes, 10 juillet 2000. 8 Timmons A.M., Charters Y.M., Crawford J.W., Burn D., Scott S.E., Dubbels S.J., Wilson N.J., Robertson A., O'Brien E.T., Squire G.R. et Wilkinson M.J.(1996), « Risks from transgenic crops », Nature 380 :487. 9 Timmons A.M., O'Brien E.T., Charters Y.M., Dubbels S.J. et Wilkinson M.J. 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(1999), « Gene flow in genetically modified herbicide tolerant oilseed rape (Brassica napus) in the UK », actes du colloque BCPC de 1999, n°72 : Gene Flow and Agriculture : Relevance for Transgenic Crops, pp 75-81. 14 Hall L., Topinka K., Huffman J., Davis L. et Good A.(2000), « Pollen flow between herbicide-resistant Brassica napus is the cause of multiple-resistant B.napus volunteers », Weed Science 48 :688-694. 15 Orsen J. (2002), « Gene-stacking in herbicidetolerant oilseed rape : lessons from the North American experience », English Nature Research Report n°443, English Nature : Peterborough. Consultable sur www.english-nature.org.uk. 16 Nielsen K.M., Bones A.M., Smalla K. et van Elas J.D. (1998), « Horizontal gene transfer from transgenic plants to terrestrial bacteria - a rare event ? », FEMS Microbiology Reviews 22 :79-103. 17 BMA (1999), « The impact of genetic modification on agriculture, food and health. An interim statement », British Medical Association, London. 18 « Biotech Critics Cite Unapproved Corn in Taco Shells », Washington Post, 18 septembre 2000. 19 www.gefoodalert.org. Mis en ligne par libertad, le Lundi 8 Septembre 2003, 20:52 dans la rubrique "Ecologie".
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